Luis, Moises de la tribu des Lacandons et Jean-Louis. Bonampak 1977 (Chiapas)
Un petit Interlude
Il s’agit de faire un cercle fermé avec une séquence de mots dont le dernier ou la dernière syllabe du mot précédent devient le premier du groupe suivant. Alors, on y va :
J’en ai marre…marabout …bout de ficelle…selle de cheval…cheval de course …course à pied …pied à terre…terre de feu…feu follet…lait de vache…vache de ferme…ferme ta boite…boite à clous…clous d’acier…scier le bois…bois de Campèche …pêche à la ligne …ligne de fonds… fond de culotte …culotte de cheval… cheval de course, etc…
Le plus curieux dans tout cela, je me demandais toujours ce que voulait dire bois de CAMPÈCHE et je demandais à tous ceux qui en savaient plus que moi mais personne ne pouvait répondre à ma curiosité d’enfant dont les yeux étaient ouverts sur un monde merveilleux qui n’attendait qu’à être découvert. Et puis on grandit et on oublie, on a hâte d'appartenir au monde adulte et de l'imiter.
Un jour, quand j’avais 15 ou 16 ans, mon père me dit :
« Jean-Louis, si j’étais à ta place, je voyagerais partout dans le monde pour élargir mon horizon et agrandir mes connaissances. »
Je pris cela pour un défi autant qu’un conseil paternel. Et donc, à 20 ans, je décide de faire de l’auto-stop et de visiter la plupart des pays européens et d’émigrer aux Etats-Unis à 22 ans. Après avoir fait de même aux Etats-Unis, je décide de tenter ma chance avec le Mexique à l’âge de 33 ans avant de me marier et d’avoir des enfants.
En 1977, Je fis un long voyage en bus (destination Guatemala) depuis Santa Barbara en Californie jusqu’à Mexico, avec pour voisin, un monsieur chinois qui s’exprimait en espagnol avec un accent chinois….ou était-ce en chinois avec un accent mexicain, raison pour laquelle je ne pouvais rien comprendre à son monologue…il devait penser que j’étais muet, car mes seules réponses étaient des battements de paupières ponctués par des signes de la tête et des grimaces pour lesquelles les français sont bien connus. Puis, en train jusqu’à CAMPECHE, capitale de l’état du même nom.
Vous auriez pu voir apparaître au-dessus de ma tête, une belle ampoule, des anciennes, bien sûr, celles qui crient Euréka, pas des nouvelles politiquement correctes, pleines de mercure qui empoissonnent (traduire : font crever les poissons). Finalement, après 30 ans d’expérience et de voyages, je me retrouve au bout du monde en train de demander aux autochtones si leur région est fameuse pour leurs bois. Et moi, de danser et de réciter mon petit jeu d’enfant et d’avoir la satisfaction personnelle de savoir qu’au moins si je me faisais kidnapper et tuer par de méchants bandidos mexicains, je ne mourrai pas bête…
Morale : il faut être patient dans la vie et on peut apprendre à tout âge. Garder sa curiosité d’enfant, ne pas cesser de chercher et de poser des questions pour trouver des réponses retardent l’ankylose du cerveau. L’expérience acquise avec les yeux et un esprit ouverts sur un monde merveilleux comme le nôtre est une des meilleures universités et si on faisait très attention on apercevrait des ampoules de petits « nimbus » sur la tête de nos enfants qui eux pourraient nous inviter dans leur monde.
Pour en savoir plus sur le bois de Campeche, cliquer sur le link ci-dessous:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Camp%C3%AAche_(arbre