Les dirigeants des pays du G8 ont plaidé samedi avec un
bel ensemble en faveur de la croissance économique pour compenser l'effet de
l'austérité budgétaire et appelé de leurs vœux le maintien de la Grèce dans la
zone euro. "Tous les dirigeants sont d'accord aujourd'hui ici, la croissance et
l'emploi doivent être notre priorité absolue", a déclaré le président Barack
Obama, hôte du sommet organisé dans sa résidence forestière de Camp David, en
clôturant les travaux. Le renouvellement des chefs d’Etats autour de la table
des négociations, en dit long sur la profondeur de la crise actuelle.
La crise de la dette qui balaye les chefs d’Etats les uns après autres, montre l’inéficacité économique des politiques employées dans le monde occidental depuis 60 ans. Sur fond de guerre monétaire pour assurer la survie économique des blocs occidentaux, les Etats-Unis en sont à produire 2,5 dollars de dette pour 1 dollars de croissance, l’échec est patent. L’Europe suit le même chemin mais par des mesures drastiques de réductions budgétaires le poids de la dette va être maitrisé à moyen terme, sauf si on rechute en récession rapide, ce qui semble être le cas. Car un profile en W s’amorce et rechute comme en 2007. Alors on lâche du lest en espérant que les choses vont s’améliorer.
Dans une interview récente à Bloomberg TV, le lauréat du
prix Nobel et économiste Paul Krugman a dit: «J'aurais aimé avoir eu tort pour
le salut du monde" au sujet de sa prédiction selon laquelle les "austériens"
(les partisans chevronnés de l'austérité, NDA) qui « faisaient pression pour
l'austérité budgétaire détruiraient l'Europe. Ce sentiment trouve un écho dans
des pays tels que les Pays-Bas, entre autres, qui ont annoncé qu'ils allaient
recommencer à dépenser. Et la victoire du nouvellement élu président français
François Hollande est une manifestation du rejet absolu des mesures
d'austérité. »
La planche à billet est actuellement la seule planche de salut US et si on compare les niveaux d’endettements dans le monde, le cas grec présenté comme catastrophique, fait doucement sourire face à celui des Etats-Unis. L’explosion de la bulle immobilière américaine a été le révélateur de l’entrée en phase terminale d’un modèle ayant déjà sombré en 1929. Les pertes induites ayant menacé en 2008 d’emporter le système bancaire dérégulé, les États sont venus à son secours, ainsi qu’à celui de l’économie en profonde récession. Les pertes ont ainsi été transférées aux États, mais leur taille gigantesque a entrainé l’explosion des dettes publiques, et une deuxième phase de la crise.
En marge du G8:
l’Iran
Mais les dossiers économiques ne sont pas les seuls sur
la table du G8, également bien encombrée par des dossiers de politique
internationale brûlants. Vendredi soir, au cours d'un dîner de travail, les
dirigeants du Groupe des Huit ont ainsi abordé les questions de l'Iran, de la
Syrie et de la Corée du Nord. Ils ont convenu lors de cette première rencontre
qu'il était urgent que l'Iran prenne des mesures concrètes pour assurer
la communauté internationale de la nature pacifique de son programme
nucléaire.
Les dirigeants du G8 ont augmenté samedi la pression sur
l'Iran en laissant entendre qu'ils étaient prêts à puiser dès cet été dans leurs
réserves stratégiques de pétrole si un durcissement éventuel des sanctions
contre Téhéran devait limiter les approvisionnements sur le marché. Avec un franc-parler inhabituel, le G8 a demandé à
l'Agence internationale de l'énergie (AIE), l'organisation internationale qui
coordonne l'utilisation des réserves des pays occidentaux, de se tenir prête à
agir. "En prévision de probables perturbations dans les ventes de pétrole (...)
nous nous tenons prêts à demander (à l'AIE) de prendre les mesures appropriées
pour s'assurer de l'approvisionnement complet et opportun du marché", a déclaré
le G8 dans un communiqué publié dans la foulée du sommet à Camp David. Il
s'agit du dernier signe en date du soutien gagné par Barack Obama auprès de ses
alliés pour puiser pour la deuxième fois en deux ans dans les réserves
stratégiques, une première au cours du mandat d'un président américain.
Certains pays occidentaux envisagent une action
militaire contre l'Iran qu'ils soupçonnent de vouloir se doter de l'arme
nucléaire, a déclaré dimanche le vice-ministre russe des Affaires étrangères,
Sergueï Riabkov. Le responsable russe s'adressait à des journalistes dans
l'avion qui le ramenait du sommet du G8 à Camp David, où les dirigeants mondiaux
ont laissé entendre qu'ils étaient prêts à puiser dès cet été dans leurs
réserves stratégiques de pétrole si un durcissement éventuel des sanctions
contre Téhéran devait limiter les approvisionnements sur le marché. "C'est l'un
des signes nombreux et variés, venant de plusieurs sources, qui montrent que
l'option militaire est considérée comme possible et réaliste", a dit Riabkov.
"Nous recevons des indications, à la fois par des canaux publics et par nos
services de renseignement, selon lesquelles cette option est considérée dans
certaines capitales comme désormais plus plausible."
Petit à petit la focale se resserre sur l’Iran. Israël
voit monter la menace iranienne et s’impatiente, l’Amérique et l’Europe se
prépare au pire en organisant dès à présent l’organisation des réserves de
pétrole en cas de blocage du détroit d’Ormuz. La Russie a refusé de livrer des
missiles très sophistiqués au prétexte qu’ils tombent sous le 4e train de
sanctions imposées à l’Iran par le Conseil de Sécurité, et le Président Medvedev
publia un décret, en septembre 2010, interdisant la vente des S-300 à Téhéran,
en citant les restrictions imposées par le Conseil de Sécurité de l’ONU à l’Iran
en raison de ses activités nucléaires. Selon l’agence iranienne Fars, la Russie
a remboursé, avec les intérêts de retard, les acomptes que l’Iran a versé pour
sa commande de missiles de défense S-300. D’après le contrat passé en 2007, la
Russie devait livrer au moins cinq systèmes de missiles de défense S-300. L’Iran
n’a donc aucun moyen d’empêcher une frappe israélienne avec ses moyens actuels
et les grands blocs USA, Europe et Russie s’organisent autour de la négociation
de la dernière chance. Mais il doit être clair pour le monde chrétien, qu’une
guerre avec l’Iran, conjuguée avec une crise économique majeure, va transformer
la société occidentale en profondeur, de manière extrêmement rapide.
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